Morpho/Les formes/Les couleurs
Je sais/Cela me va
La mode et l'habillement
Je débutais années 1980 dans le Loiret une formation aux métiers de la mode, du textile et de l'habillement . Une passion qui a évoluée avec mon expérience de vie et expérience professionnelle. Nous sommes en perpétuelle mutation. Les professions évoluent. Certains apprentissages peuvent nous faciliter le quotidien.
Des goûts et des couleurs on ne dispute point
Le jugement de goût ne se fonde pas sur des concepts comme pourrait le faire un jugement logique mais il prétend pourtant àl'universalité. Cette antinomie du jugement de goût énoncée par Kant est résolue par l'affirmation que «le jugement de goût se fonde bien sur un concept, mais un concept indéterminé». Luc Ferry rend compte de l'antinomie kantienne de la manière suivante : «Il est impossible de démontrer la validité de nos jugements esthétiques [c'est-à-dire d'en disputer] et pourtant il est légitime d'en discuter». Loin de renvoyer le domaine de l'art et du jugement de
goût dans la sphère de l'irrationnel, Kant l'ouvre donc à la discussion et au débat, dans la mesure où l'on connaît, désormais, la différence existante entre ce qui plaît à un individu particulier et ce qui peut être considéré comme «universellement beau».Tout jugement de goût est relatif : relatif à un individu et à une sensibilité. Il n'existe pas de hiérarchie entre ces jugements puisqu'ils
reposent sur des éléments irrationnels La part personnelle et irrationnelle du jugement de goût ne doit cependant pas être surestimée. Il suffit de considérer les différences qui existent entre la sensibilité d'un Occidental et celle d'un 0riental pour concevoir que le goût de chacun ne s'affirme pas spontanément et selon le caprice d'un tempérament. Les sociologues ont montré que le goût est souvent le reflet des préférences et des préjugés diffusés dans le milieu social et
culturel dans lequel nous avons grandi le goût se forme et qu'il dépend de l'effort d'acquisition d'une culture riche et variée.
Pour aller plus loin Kant,
Critique de la faculté de juger
(Livre I : § 7, § 56 57).Pierre Bourdieu,
Consommation culturelle
(Encyclopaedia universalis, 1989) : le sociologue explique comment les goûts et
les dégoûts d'un individu dépendent de l'éducation
Le jugement de goût ne se fonde pas sur des concepts comme pourrait le faire un jugement
logique mais il prétend pourtant à l'universalité. Cette antinomie du jugement de goût énoncée par Kant est résolue par l'affirmation que «le jugement de goût se fonde bien sur un concept, mais un concept indéterminé». Luc Ferry rend compte de l'antinomie kantienne de la manière suivante : «Il est impossible de démontrer la validité de nos jugements esthétiques [c'est-à-dire d'en disputer]et pourtant il est légitime d'en discuter». Loin de renvoyer le domaine de l'art et du jugement de goût dans la sphère de l'irrationnel, Kant l'ouvre donc à la discussion et au débat, dans la mesure où l'on connaît, désormais, la différence existante entre ce qui plaît à un individu particulier et ce qui peut être considéré comme «universellement beau».
Des goûts et des couleurs... discutons!"
Des goûts et des couleurs on ne discute pas" entend-on souvent, ce qui voudrait dire que le jugement de goût est tout entier livré à l'arbitraire de chacun, et ce qui, au fond, reléguerait l'appréciation esthétique au même rang que le goût en matière de cuisine. Tout comme chacun est libre de préférer le couscous au cassoulet (et vice versa), il n'y aurait qu'une différence subjective entre Bach et le dernier des Boys Band. N'y a-t-il donc rien de beau en soi, aucun critère universel du goût, aucune hiérarchie qui puisse nous permettre de faire la part entre les différentes évaluation subjectives? Dans les civilisations du passé, on croyait à des critères objectifs de beauté parce que l'art y avait pour fonction de refléter un ordre cosmique indépendant des hommes et parfait. Autrement dit quand l'art était sacré("hiéros" en grec) il y avait une hiérarchie des valeurs esthétiques. L'art n'a plus cette fonction dans notre civilisation où la science a désenchanté le monde, et où nous accordons plus d'importance aux complexités de la vie psychologique des individus qu'aux rapports harmonieux dans le cosmos. Il n'y a pas de critères esthétiques objectifs et universels, c'est à dire relevant de l'univers lui-même: l'univers n'est ni beau ni laid, il est. Aucune connaissance scientifique ne pourra jamais porter sur ces qualités qui ne se rapportent pas aux choses, mais à celui qui en fait l'expérience. Privés de sacré et de sublime, sommes-nous irrémédiablement voués à la platitude, au nivellement par le bas de la culture de masse? Peut-être que s'il n'y a pas de critères objectifs et universels du goût, il n'en reste pas moins qu'il y a une différence subjective certes, mais universelle entre ceux qui ont du goût et acceptent d'en parler, et ceux qui n'en ont pas (et refusent d'en parler). Sur quoi repose cette différence? Peut-être que ce que l'on peut appeler avoir du goût est une disposition acquise, une capacité de contemplation désintéressée, une volonté attentive et patiente de s'ouvrir et de se rendre disponible au beau sous toutes ses formes. Alors que le mauvais goût serait la propension à céder aux attraits flatteurs et faciles de l'agréable et de s'en contenter. Ainsi, s'il peut paraître stérile de discuter de la supériorité d'un goût (ou même d'une culture) par rapport à un autre, il est bien légitime de nous demander avant toute chose si, oui ou non, le goût s'éduque.
Charles Dalant et Julien Saiman

