UN SENS DONNÉ
UN SENS DONNÉ
ORATIZO ET MARATITUDE
Le sol craquerait à chaque pas donné.
- tu es gentille et belle!
Voici du lait chaud pour ton arrière grand père.
Terve quittait à peine ses cinq ans sur la planète terre.
Les autres enfants rencontrés pour les premiers apprentissages scolaires l'aimaient beaucoup.
Arpenter tout le village devenait facile.
Tout était nouveau.
Les maisons avaient des histoires qui parlaient de Terve.
Terve souriait encore.
Tout était vrai. Elle existait là aussi.
Un arrière grand-père et beaucoup de questions. Sur ce sujet il y avait une retenue associée peut être à la peur.
Peur? Mais quelle peur? Pourquoi la peur?
Cela aussi la faisait rire. Terve souriait encore!
Il faudrait pourtant découvrir qui était réèllement ce monsieur âgé .
Le moment était arrivé.
- Est-ce que tu sais bien où il habite?
Dans une intonnation qui ne laissait apparaître aucun doute un "oui" sortit de sa bouche.
Elle avait un peu peur mais était curieuse. A qui pouvait il bien ressembler?
Allait il bien l'accueillir. On attendait cela. Le miracle.
Oratizo vivait seul. Enfermé dans ses pensées ne voulant recevoir aucune personne.
Son épouse décédée les enfants nombreux se relayaient pour bien prendre soin de lui.
Un de ses garçons était parti loin en France.
L'épouse restait au village avec les enfants.
Un jour on annonçait son départ vers une autre Galaxie.
Un départ définitif sans aucune possibilité de retour.
Ce fût un jour triste.
Une tristesse immense.
Terv ne se souvenait plus si la maman était partie avant lui ou après.
Ils s'étaient retrouvés ailleurs.
Tous les autres garçons vivaient dans ce village.
Mariés ils avaient à leur tour des enfants.
L'unique fille avait quitté le village vivant dans la ville la plus proche.
Toutes ces personnes étaient entrées dans l'univers de Tervesete.
Les parents de Terve étaient loin dans ce pays où elle est venue au monde .
Peu de temps accordé à cette tristesse de l'éloignement.
En marchant le bonheur de cette confiance accordée.
Enfin la maison!
Du bois et de la pierre. On dirait une maison abandonnée.
Quelque chose l'attirait mais c'était quoi ?
En demandant la permission pour entrer une voix contrariée répond quelque chose d'incompréhensible.
Entrer pour déposer le petit déjeuner il fallait entrer.
La porte n'était pas fermée à clé.
En ouvrant tout doucement il lui semblait voir le jour atravers le sol.
Un plancher qui se soulevait .
Devant une table appuyée contre le mur. Il y avait une chaise à côté de la table.
La cafetière pouvait rester là sur la table. Peut être qu'il y avait une autre pièce?
On dirait que c'était grand il y avait peut être un autre lieu pour le déjeuner.
En se tournant vers la droite une autre porte était ouverte.
Des cendres et quelques bûches de bois posées à côté.
Il fallait descendre deux marches pour y accéder.
Il n'y avait pas beaucoup de lumière et Terve entend déjà la voix :
- Je ne veux personne ici!
Qu'est ce que tu fais ;pourquoi tu viens là ; qui est tu;
Ah tu viens de France.
Les questions s' enchainaient.
Il était grand , mince, bien droit .Ses cheveux étaient gris.
Il y avait une grande tendresse dans son regard. Il avançait doucement.
Ses phrases devenaient de nouveau incompréhensibles.
Elle devait partir. On lui avait expliqué.
Il ne fallait pas rester longtemps.
En fermant la porte le mot France résonnait dans sa tête.
Il était celui qui connaissait le pays où vivaient ses parents . Elle l'apprendrait beaucoup plus tard à l'âge adulte seulement.
Ce serait leur unique rencontre.
Quelques jours plus tard un grand silence s'était installé dans la maison.
Tous les adultes étaient absents, sauf sa tante plus jeune.
Terve était contente car elle ne serait pas seule.
Sa tante n'était pas comme d'habitude. Maratitude lui interdit de jouer dehors.
Ce jour là ce ne serait pas possible.
Ensuite sa tante s'approcha de la fenêtre. Une fenêtre qui s'ouvrait vers un grand champ entouré de vignes.
On voyait aussi un grand oranger et des pommiers au dessus du chemin.
On semait deux fois dans l'année. On semait d'abord les lupins qui ne terminerait pas leur croissance.
Ils seraient enterrés pour nourrir le sol . Un tracteur retournait la terre très rapidement. Les belles fleurs jaunes des lupins disparaissaient mais, après l'été le maïs arrivé à maturité était resplendissant.
Des journées très joyeuses. Les amis venaient pour participer.
On cuisinait on dansait on riait cela ressemblait à une grande fête.
Tervesete demande à sa tante pourquoi elle pleure.
De grosses larmes roulaient sur ses joues. C'était la première fois qu'elle voyait sa tante pleurer.
En suivant son regard elle vit un long cortège sur le chemin qui menait à l'église.
Il y avait beaucoup de personnes collées les unes contre les autres.
Elles marchaient tout doucement. Au dessus ils portaient quelque chose. Terv ne comprenait pas!
Maratitude sa tante voulait être avec eux. Il fallait quelqu'un à la maison pour s'occuper des enfants.
Tous étaient partis! Elle pleurait parce qu'elle n'était pas à la cérémonie.
Terve aurait voulu être plus grande. Sa tante aurait pu partir s'amuser.
Le cortège s'approchait et ils n'avaient pas l'air de s'amuser.
Il fallait vite fermer la fenêtre .On nous aurait vu et sa mère ne serait pas contente.
Les larmes sechées il fallait faire quelque chose.
La journée reprennait son rythme normal en préparant le déjeuner. Il restait encore le rangement des chambres à terminer.
Le soir arrivé Tervesete avait déjà compris.
Son arrière grand-père avait quité le monde des vivants sans faire de bruit.
On avait rien vu, il y avait seulement ce souvenir comme un long fleuve noir qui coulait tout le long du chemin bordant le champ de mais.
C'était le chemin qui menait à l'église.
Ce jour là il ressemblait à un long fleuve noir.
Oratizo était parti pour toujours.
C'était le père de son grand-père . Le grand -père de sa mère.
Terve avait fait ce grand voyage pour le connaître. Si elle était restée avec ses parents
jamais elle ne l'aurait vu.
Elle était là à cet endroit précis pour une raison. Tout ceci avait un sens.
T.A
20/03/2024